Histoires vraies du Haut-Jura

Les milliards de papillons, par Catherine

2 novembre 2020

Temps de lecture : 2 minutes


Une histoire collectée le 19 septembre 2020 à la Fraternelle de Saint-Claude.

 

Transcription de l’histoire audio

L’invasion de la pyrale du buis à Saint-Claude, en automne 2018. Source : Le Progrès.

Je vais vous raconter une histoire de papillons. Je pense que vous connaissez la pyrale du buis ? Il y a deux ans, il y a eu une attaque de pyrales, je crois qu’on peut parler comme ça. Une attaque phénoménale, incroyable, il y avait des nuages de pyrales, c’était époustouflant, angoissant au possible.

Selon les réverbères, selon la couleur de la lumière il y a plus ou moins de papillons qui sont attirés et qui se collent aux façades. Moi, je rentrais du yoga vers 10 heures du soir en vélo. J’habite vers le stade de Saint-Claude. À l’époque, on venait de supprimer la chirurgie et pour tous les accidents graves il y avait un hélicoptère qui venait chercher les malades et qui les embarquaient. J’arrive au-dessus du stade de Serger, les lampadaires crachaient leur lumière, l’hélicoptère arrivait. C’était déjà assez angoissant comme image, on se serait cru dans un film de science-fiction. Dans les colonnes de lumière, c’était des papillons, il n’y avait que des papillons, c’était de la matière de papillon. Il n’y avait plus de lumière mais des colonnes de papillons. C’était un spectacle fascinant, effrayant et fascinant.

Et là, sur le bord du parking, il y avait une voisine, une dame qui était avec une cuvette parce qu’on disait que les pyrales étaient attirés par de l’eau avec de la lessive dedans. Donc elle était là avec sa petite cuvette : « Catherine, Catherine, j’en suis déjà à huit bassines ! ». Il y avait des milliards et des milliards de papillons.

L’eau savonneuse pour tenter d’éradiquer les papillons. Le Progrès.

C’est un événement pour nous parce que ça attaque le buis, un arbre important pour le coin, pour différentes raisons. On retrouve des gestes de croyances, comme un peu religieux, pour conjurer le mauvais sort. On en était tous là avec ces histoires de papillons. Et j’ai peur que ça recommence cet automne.

Catherine